Source : Blog du CEPII - Michel Aglietta
La stagnation séculaire est un débat qui fait rage aux Etats-Unis où le taux de croissance du PIB était aux environs de 2,5% en 2013 et le taux de chômage était redescendu en dessous de 7%. Ce débat est à peu près inconnu en France où la croissance était presque nulle. Comment donner sens à cette incongruité ? C’est que la stagnation séculaire est une question qui se pose pour une économie qui a recouvré, et au-delà , ses niveaux d’activité d’avant-crise, mais où l’on anticipe que le taux d’intérêt réel sera nul fin 2016 et où pourtant le taux d’inflation a du mal à remonter à sa cible de 2% par an, bien que le taux de chômage puisse redescendre à 5,5%. Elle ne se pose pas, ou pas encore, dans un pays englué dans des années d’austérité budgétaire, avec un taux de chômage obstinément supérieur à 10% et qui s’engage une restriction des dépenses budgétaires pour les années à venir.
L’hypothèse de la stagnation séculaire désigne donc une rupture de l’égalité approximative de long terme entre taux de croissance et le taux d’intérêt réel lorsque l’inflation est basse et stable. D’où l’interrogation, si l’anomalie n’est que temporaire : le taux d’intérêt réel va-t-il remonter vers 2,5% ou 3%, ou bien la croissance va-t-elle retomber à 1% ou en dessous ? En revanche, si l’anomalie dure, quelle peut en être la raison ?
On peut d’abord remarquer qu’aux Etats-Unis le taux d’investissement productif a baissé depuis la crise, entraînant un fléchissement des gains de productivité de 2% en moyenne avant la crise à 1% sur la période 2009-2013.
(...) Read the full article
Should Advanced Economies be Worried about Secular Stagnation ? - M. Aglietta
SUMMARY – In the US, the rate of productive investment has plummeted since the beginning of the crisis, leading to lower productivity gains. Whereas in Europe, investments are today 15 to 20% lower than they were before the crisis, in 2008. One of the reasons is the negative natural rate of interest.
Therefore, Michel Aglietta considers that the solution to Secular Stagnation cannot come from monetary policy. Instead, the most direct solution to increase the natural rate of interest is to launch a large program of public investments to finance infrastructure, in order to face global warming, but also to improve the quality of the labor force, by investing in education, training and research.